mardi 30 octobre 2012

Iris

«En réalité, je ne connais aucun autre moyen d'avoir de l’affection pour les gens, il faut que je les aime d'amour.»
Iris Murdoch

dimanche 28 octobre 2012

Du célibat des prêtres


«Il faut savoir qu’il y a une grande différence entre les vœux que fait le moine de rester chaste et le vœu que fait le prêtre de garder le célibat. Le moine embrasse expressément la chasteté pour l’amour d’elle-même; mais le prêtre n’embrasse pas le célibat pour l’amour du célibat, mais seulement pour être admis aux ordres sacrés. Le vœu du moine est intérieur et volontaire, étant formé dans son cœur et sa volonté; le vœu du prêtre, au contraire, ne procède pas de sa volonté, mais il lui est imposé par l’Église, qui l’oblige, bon gré mal gré, à cette dure condition sans laquelle il ne peut exercer le sacerdoce. Ce vœu étant ainsi forcé, n’oblige pas si étroitement que fait le vœu volontaire du moine. Aussi est-il bien naturel de s’en dispenser.»
Urbain Grandier

samedi 27 octobre 2012

Avoir une maîtresse



«Claire Clémence Henriette Claudine de Maillé de La Tour-Landry, duchesse de Castries, née le 9 décembre 1796, morte le 16 juillet 1861, fut une des maîtresses les plus célèbres d’Honoré de Balzac. Malgré un amour chaste et une relation physique jamais consommée, elle eut avec lui une aventure qui défraya la chronique de l’époque.» (wikipedia).




dimanche 21 octobre 2012

Dans la série Les grands mystères de l’histoire dévoilés


L’homme, un dimanche, au moment de passer à table, avec une voix gouailleuse: «Qu’est-ce qu’on mange?»
Sa femme hausse les épaules et répond: «La poule au pot.»
Lui: «Encore la poule au pot!»
Elle lève les deux bras, résignée.
Soudain il se précipite dans le couloir, dévale l’escalier quatre à quatre. Au passage, il bouscule un voisin qui rentrait chez lui.
Le voisin l’apostrophe: «Hé! où cours-tu Ravaillac?»

mercredi 17 octobre 2012

Premières fois (IV)


Champignons
Les champignons ne faisaient pas partie des traditions familiales. Y avait-il des traditions dans cette famille ? Nous ne profitions de moments seuls avec nos parents que les mardis des vacances scolaires, parce que c’était leur seul jour de congé de la semaine, mais c’est une autre histoire… Les rares fois où nous allions en forêt, trop aimants et attentionnés, ils nous empêchaient d’approcher à moins de dix mètres de ces curieuses plantes inconnues qui auraient pu nous être fatales.
Les champignons étaient si dangereux qu’ils avaient acquis le caractère sacré d’un dieu mauvais, jamais je n’aurais osé y toucher ç’eût été un sacrilège. Je ne les regardais que de loin, avec crainte.
(Cependant il nous arrivait de manger des champignons de Paris insipides qu’Anne-Marie allait acheter au marché.)
Ce fut à vingt ans un soir à Génissac. Il faut se représenter au cœur de la nuit d’automne une grande bâtisse blanche isolée au milieu des vignes. On peut imaginer que ce soir-là il pleuvait fort, que les volets grinçaient, battus par les vents d’ouest. Une bûche crépitante se mourait dans la grande cheminée en diffusant une mince lueur. À l’écart de la cheminée, nous étions sept, le grand-père et la grand-mère, la mère, Pierre et Françoise, et nous deux, les Parisiens, assis autour de la table ronde, sous une ampoule de quarante watts surmontée d’un abat-jour translucide, maculé de mouches mortes, qui pendait au bout d’un mince fil accroché au haut plafond noirci. Cette lampe laissait tous les murs de la grande salle dans la pénombre. Les visages à peine éclairés par en haut, avec leurs fronts dans l’ombre, les yeux et les dents qui seuls brillaient, présentaient un aspect diabolique. Les deux Parisiens n’en menaient pas large quand Jeanne a apporté le plat de champignons. Elle était tellement réjouie, « vous allez me goûter cela », c’était un luxe, un menu de choix, un raffinement rare, un peu comme les sardines pour les enfants de Pergaud lors de la fête dans leur cabane. Je n’ai pas osé dire non, comme lors de l’épisode des escargots (mais c’est une autre histoire), c’était un tel événement, annoncé depuis des jours et des jours, car il fallait que le temps s’y prête pour les débusquer, avec la température précise, la parfaite humidité qui était nécessaire, qu’il eût été inconcevable de refuser. Nous n’avons pas commencé à en manger avant qu’« ils » aient eux-mêmes entamé leur assiette. Nous nous regardions tous les deux. Nous observions chaque visage tour à tour, et eux nous regardaient, narquois, pendant qu’ils avalaient le plat de si bon cœur, et que nous y tâtions à peine avec appréhension. Je n’ai gardé aucun souvenir du goût de ces premiers cèpes. Dans mon lit, ne trouvant pas le sommeil, j’ai écouté mon estomac et mes intestins. Rien. Tout était normal. J’en avais réchappé.
Plus tard, avec Pierre, nous partions avant l’aube. Il nous est arrivé de faire plus de cinquante kilomètres, par des chemins détournés, en surveillant dans le rétroviseur, au cas où un des voisins se serait avisé de nous suivre, avant d’atteindre l’endroit secret.


samedi 13 octobre 2012

Le début du journal



«Lundi.

Moi.

Mardi.

Moi.

Mercredi.

Moi

Jeudi.

Moi.»
Gombrowicz, 1953.


jeudi 11 octobre 2012

En visite


Nous sommes attablés. Elle me parle de sa taxe foncière.
« Méfie-toi c’est lundi le dernier jour.
— Tu m’agresses là.
— ?…
— Tu es négatif.
— …
— Tu cherches à me démolir. »
Je me lève doucement, en silence, elle reste assise à sa place. Je prends mon sac. Je me penche et lui fais une bise, « Au revoir Sophie ». Je pars.
Elle claque violemment la porte derrière moi.