dimanche 30 juin 2013

FB juin 2013




Ça me plaît beaucoup ces présentateurs météo qui démissionnent à cause du printemps pourri.
(Tant qu’il nous reste Isabelle Martinet, les orages, les grêles et les tempêtes, les nuits froides de Chartres et les neiges de la Chartreuse, les mistrals de Saint-Tropez, les siroccos sableux sur Aix sommeillante, les calcinants soleils reflétés par les flots de Porto, les plans canicules pour les vieux n’auront pas de prise sur mon humeur!)

À partir de quel âge a-t-on le droit de tout dire? Genre: les vieux qui n’ont plus de pudeur; ou: “après moi le déluge”; ou plutôt: j’en ai trop gros sur le cœur…

«… tout cela qui s’écrit doit pouvoir se dire.»

La citation du jour: «Tant qu’à faire de perdre la tête, il vaut mieux la perdre pour une amourette que pour la révolution.»

J’ai un hérisson! J’ai un hérisson!
C’est le chien, bien sûr, qui l’a débusqué, et qui me l’a montré, perplexe (que faire de cette chose qui pique?). Ah, Monsieur P, il n’y a pas que des cirses, des rumex, du mouron blanc et quelques feuilles d’alliaires dans le jardin de “Là-haut” où je vis: il y a un hérisson. Le temps que j’aille chercher mon appareil photo, il avait disparu dans le crépuscule et les hautes herbes: ça court vite les hérissons.
Je me demande combien d’années vivent les hérissons? Le précédent date de juillet 2009. Est-ce lui? Est-ce son petit-fils? 
J’ai un hérisson! J’ai un hérisson!

Au touriste japonais qui visite la cathédrale pendant la messe:
“Prends garde de t’approcher trop près de l’autel
Tu pourrais tomber foudroyé comme Claudel.”

Citation du jour: «“Dans le simple appareil”, ça veut dire “à poil”. S’habiller c’est mettre quelque chose sur son appareil.»

“Ça me convient très bien, c’est à mon niveau, de sensibilité littéraire et artistique, de compréhension intellectuelle: Simon Leys et les Macchiaioli (ou, disons, les Signac et les Van Dongen de Saint-Tropez)…”

Gide.
«… un jour, comme sa magnifique bibliothèque menaçait d’être détruite par une trombe d’eau dévalant d’un tuyau crevé dans le plafond de l’appartement, et que, malade, il dirigeait les opérations de sauvetage en criant ses instructions depuis son lit: “Laissez les Meredith et sauvez mes Conrad!”…»

On est des clodos, on se balade tous jusqu’au coin de la rue avec notre sac plastique plein de nos déchets que nous allons vider dans le conteneur.
En 1939, dans la Tchécoslovaquie sous le joug de l’Allemagne nazie en guerre avec la France, la lettre qu’envoie Jiri Mucha à CM atteint Paris, via l’Italie, en beaucoup moins de temps que ma carte postale a mis pour aller de Saint-Tropez à Tournon (via Paris).

GDF Suez m’a envoyé “la régularisation tarifaire” qui prend en compte “la modification rétroactive du prix du tarif réglementé”. Imaginons: Je vais chez l’épicier: il me réclame trois euros pour la bouteille de Glenfiddish que j’avais achetée il y a deux ans et dont le prix a augmenté “rétroactivement”.

«Si les grenouilles pouvaient parler, ou plus exactement, si l’on comprenait le langage des grenouilles, on saurait qu’elles disent tout le temps: “Seigneur, comme tu me fais sauter!” La rose rend grâce à Dieu d’être rose — et peut-être l’ortie aussi. La mer allée avec le soleil disent merci au Créateur.» (RX).

Paris change plus vite que le cœur d’un mortel:
d’une semaine à l’autre c’est plus les mêmes pubs dans l’métro.

La citation du jour: «Je m’en doutais bien!!! C’est pourquoi je ne fais plus de pipes depuis quatre ans, et même avant je n’en faisais qu’une fois l’an!» (X).

À Bourg-en-Bresse il y a un merveilleux musée.

Tout est saucisse en Allemagne, une enveloppe bourrée de choses disparates: la phrase allemande est une saucisse, l’Allemagne politique est une saucisse, les livres de philosophie et de science avec leurs notes et références, saucisses; Goethe, saucisse!» (PC).

«Olivier Bouillère a reçu un chèque de 8888 euros (et un porte-document Louis Vuitton pour ranger son chèque)» (information des éditions P.O.L).

Un tiers des facebookiens sont au marché de la poésie à vendre leurs œuvres, un tiers sont au même marché pour acheter lesdites œuvres, un tiers sont à la manif antifa, un tiers sont à la plage, un est à l’opéra, un autre râle après le niveau des écoliers, quelques-uns s’échinent sur flickr, une est au lit avec des bonbons: le monde comme il va…

Soudain ce fut la nuit. Les volets claquent. Ce n’est pas un orage c’est un cyclone. Les oiseaux sont fous.

La citation du jour: «“C’est clair”, comme disait ma fille aînée, il y a quatorze ans, la dernière fois que je l’ai vue…»

Retour à Ferrer. On continue. Les enfants obstinés.

Dix ans déjà… nous étions plus jeunes… la nostalgie…

P parle, parle, puis boit du gin, ou bien une centaine de tasses de lait froid, enfin va s’coucher…

J’en aurais envie, à sa place. J’en ai envie. C’est exactement la vieillesse que je nous souhaite, à Hélène et moi. Il y aurait de grandes bibliothèques, des divans profonds, les cris des petits-enfants dehors, des confitures de baies, de longues conversations dans des chaises longues. Les ombres s’allongent, la mort approche doucement. La vie a été bonne parce qu’on s’est aimés. Ce n’est peut-être pas comme ça que ça finira, mais c’est comme ça, s’il ne tenait qu’à moi, que j’aimerais que ça finisse» (Emmanuel Carrère).

De la génétique sur facebook: 
retrouver les traces des statuts supprimés puis réécrits; 
deviner les commentaires d’une personne bloquée, commentaires que l’on ne connaît que par les réponses qu’ils ont déclenchées; 
reconstituer les commentaires effacés…

Quand j’entends le mot dialogisme je pense immédiatement aux célèbres distiques ribériens.

«Mais qu’est-ce que “le public”, de nos jours, me concernant ? Mille ou deux mille affidés de la “réacosphère” ; un nombre à peu près comparable d’homosexuels sur le retour, qui ont lu Tricks dans leur jeunesse ; deux ou trois cents amateurs épars de prose classique ou de maisons & jardins ; et, pour la bonne bouche, une petite cinquantaine de survivants du textualisme, du scripturalisme et des littératures à contrainte.»


(Pétard! Il a oublié de me (de nous?) compter.)

La citation du jour: «Cherche-moi des poux, fais-moi quelques anglaises, on a treize, quatorze ans à nous deux...»

Ce soir, Zahia Ziouani, membre du jury pour le prix de l’audace artistique et culturelle présidé par Jamel Debouzze, est présente à l’Elysée pour la remise du premier prix par le Président de la République François Hollande.

Organisé par le ministère de l’éducation national et celui de la culture et de la communication Le Prix de l’Audace artistique et culturelle permet de distinguer un trinôme « partenaire culturel-établissement scolaire-collectivité territoriale » portant un projet d’éducation artistique et culturelle exemplaire en faveur de l’accès des jeunes aux arts et à la culture.

Au lit avec Personne (ça c’est Quelqu’un çui-là!).

«Le moins prévoyant est toujours le plus sage.»

A la maison de retraite. Madame Deuxpieds :
«Vous avez vu le temps, et c’est bientôt le printemps !

— Bientôt l’été vous voulez dire, dans deux semaines.
— Ah ! raison de plus. Quel temps pourri. Et puis, vous avez vu la télé ?

— Non. Qu’est ce qui se passe ?
— Bah, la quatrième guerre mondiale est en cours
— Ah ! Eh bien, si ça se passe comme ça, c’est pas trop grave.» (Elle part en marmonnant.)

La citation du jour: «Les Français sont suffisamment connectés et informés pour ignorer ce qu’il se passe!»

Ma fille a trente ans aujourd’hui:

P a une foultitude de choses urgentes à faire mais participe sur facebook à un débat acharné dont le thème est: «Quelle est ta chanson préférée de Johnny?»

Je reprends parce que cela me paraît assez important, au jour d’aujourd’hui, n’est ce pas?
 Z : Je prends connaissance du texte philosophique à commenter pour la série E.S.
«Prenons maintenant un exemple où apparaissent une volonté droite, c’est-à-dire juste, la liberté du choix et le choix lui-même ; et aussi la façon dont la volonté droite, tentée d’abandonner la rectitude, la conserve par un libre choix.
[…]
La seule volonté détermine ici ce qui est gardé et la force de la nécessité ne fait rien là où le seul choix de la volonté opère."
Anselme, De la concorde
La question du bac est là, bien cachée, quel lycéen l’aura vu? et nous? :
«Pourquoi a-t-on écrit Anselme et pas saint Anselme?»

«On attaque tout de suite dans le dur.»

Citation de citation. Dans RMG: la vieille Maintenon aux dames de St-Cyr: «Quand vos demoiselles auront passé par le mariage, elles verront qu’il n’y a pas de quoi rire. Il faut les accoutumer à en parler sérieusement, chrétiennement, et même tristement, car c’est l’état où l’on éprouve le plus de tribulations, même dans les meilleurs.»

Je ne sais plus si j’ai déjà mis ce proverbe ici, mais comme il me plaît beaucoup et que je viens de le retrouver dans un vieux carnet:

«Tu peux confier tes richesses à un dominicain et ta femme à un jésuite, mais pas l’inverse.»

Flickr. Si ça intéresse quelqu’un. J’ai trouvé un truc. A l’url de Machin vous rajoutez /?details=1 et vous tombez sur sa page dans l’ancienne présentation.

P a voté (élection de miss Grenoble 2013).

«Babbaluci a sucari e fimmini a vasari nun ponnu mai saziari.»

Je suis un peu têtu… je continue dans le même registre.

Je vais vous dire, mon jardin vaut ce qu’il vaut, mais si le bonheur des oiseaux est proportionnel aux décibels qu’ils émettent, alors mon jardin est extraordinaire.

C’est l’histoire d’un type qui emmène son chien au cinéma.
À la fin de la séance, un voisin:
— Dites donc votre chien, il a bien suivi, le film a eu l’air de l’intéresser.
— Oui, je suis d’autant plus étonné, qu’il n’avait pas du tout aimé le livre…

Nous avons perdu nos vingt ans… qu’à cela ne tienne! Heureux anniversaire Marie! En avant!

Le vieux loup de mer de Beauce remercie tous ses amis. «Infiniment reconnaissant, touché, fier, étonné, confus»

P salue comme il se doit les longues amours du Broomistega et du Thrinaxodon!

«Rémouleur, rempaillage des chaises…» Il y avait longtemps qu’il n’était pas passé. «Non, merci, mon opinel va bien…»
Ce que je trouve bizarre c’est qu’il avait les mains dans les poches… En vérité je crois qu’il ne croyait pas que quelqu’un allait lui fournir un peu de taf.

J’aimerais bien dire «l’intendance suivra»; mais l’intendance, c’est moi!

À Chartres ce soir:

«Rue du massacre : Stand de maquillage, pêche aux canards, tir sur cible.
Place rue du Massacre : Mur d’escalade et vente de crêpes.
Pont du Massacre : Démonstration des scouts d’Europe
Parking impasse du Tripot : Baby foot géant.»

Et si nous allions à Bourgtheroulde?

Peut-être que je suis lourd? Que je manque de subtilité? Mais je mets au défi quiconque de faire sourire certaine bibliothécaire de la médiathèque de Chartres. J’arrive pas… j’arrive pas…

Série «La vie est belle».
Enfin!… depuis août 1970 que j’attends de manger des pastèques sans pépins.

Série «La première fois».
Il faut que j’écrive: la Pastèque, la Pizza, les Escargots, l’Avocat. 
(# pense-bête)

Retour par Villemeux au crépuscule. Je n’ai jamais vu cela. Toute la terre illuminée, la campagne est détails précis, les prés jaune d’or, les bosquets d’un sombre noir, les routes étroites et sinueuses creusées dans les blés (j’avais oublié mon appareil photo); et au-dessus, le ciel clair, bien au-delà, qui se pavane, parsemé de nuages gonflés, libre, et qui nous fait savoir qu’il n’a rien à voir avec ce sol-là, qu’il a complètement rompu avec la pesanteur. Et la radio qui nous débite The Waste Land. La Beauce, oui, waste land. Je n’ai jamais su traduire…


samedi 29 juin 2013

Vingt-neuf juin deux mille treize, midi


Dans cette salle il y a quatre grandes tables de couleur orange. Par la porte-fenêtre on aperçoit dans la véranda une plante verte (aspidistra) sur une table de jardin ronde, blanche ; au-delà, sous le ciel plombé, le bâtiment de l’École normale, puis d’indistinctes zones pavillonnaires et dans un lointain noyé de brume la Beauce se devine.
À ces quatre tables larges, recouvertes de formica orange, sont attablés neuf femmes et un homme. Toutes sont en fauteuil roulant. Deux ou trois ont un visage doux, elles se retournent vers moi et murmurent un bonjour imperceptible. Les autres, sont tordues, une épaule plus haute que l’autre, la tête brinquebalante, effondrées dans leur fauteuil, édentées, le visage grimaçant, le regard dans le vague ou endormies. Elles attendent le repas. Toutes sont immobiles et silencieuses. 



mardi 18 juin 2013

Retrouvés: février 2009


1. Fini Madame de, je préfère l’autre ; ou alors Julietta : j’ai pensé à Alphonse Allais.

2. Je n’ai jamais compris la fin de Plexus : « … avec la nostalgie de la Russie ».

3. De quoi suis-je sorti ?

4. J’ai pensé que celles que j’ai aimées je les aimerai toujours : ça complique – et ça s’accumule.

5. I know the L are my fatum, so I had to change for the M ?

6. Il me faut respirer l’herbe mouillée chaque matin, marcher dans les sentiers humides, me perdre en forêt.

7. Avis à la population internetienne : je ne cherche plus personne – je les ai tous retrouvés – sauf mes aînées.

8. Deux mois trois enterrements : j’espère qu’il va y avoir une pause au printemps prochain.

9. Royan est la plus belle ville du monde, et sa cathédrale le chef-d’œuvre de l’architecture du vingtième siècle : est-ce une raison pour y vivre ?

10. Un jour incertain je me suis dit : et si je devenais uniate ?

11. J’ai essayé de sortir de ma classe sociale, de ma banlieue les puissances infernales (ou nos maîtres) m’ont renvoyé d’où je venais.

12. Mais les obstinés ne se le tiennent pas pour dit.

13. « Ne soyons pas comme eux. »

14. Trois fois déjà j’ai répondu au questionnaire de Marcel Proust.

15. Incipit : « ouah ! ouah ! ouah ! »

16. Excipit : « oui oui oui »

17. Marcher respirer ; lire écrire.

18 Dresser la liste des lieux magiques sans en oublier un.

19. …

20. Ma première fille et ma deuxième fille (daughters).

21. Faire du vélo, battre la campagne, escalader, sillonner, aller retour, rêvasser sur le chemin, écouter la musique des sphères (le son des clochettes des vaches), se perdre dans les traverses, être marmotte une bonne fois, deviner dans le lointain, ne pas se tromper de cible, se baigner dans les torrents où les pierres coupent, monter la tente, démonter la tente, remonter la tente, tordre ses chaussettes trempées, se dire que de Clapeyto jamais on atteindra Furfande, poursuivre

22. « Hors d’ici les querelleurs. »

23. Je préfère devenir idiot (je veux devenir l’idiot), plutôt que ce qui parfois me pend au nez : Stepane Trophimovitch.

24. Il m’arrive de me dire ça y est, le monde est réenchanté.

25. Je n’aurai plus jamais froid.

32. J’ai vu entrer dans la salle d’attente du vétérinaire une femme monstrueuse. Elle était seule, sans animal. Je n’ai d’abord pas compris ce qu’elle venait y faire, puis, mais oui, mais bien sûr : elle venait pour elle !

33. Les moineaux, merles et autres tourterelles, et les rares mésanges et rouge-gorge ont définitivement disparu du jardin depuis que Sigmund et Gustave y flairent, y courent, y chassent.

34. Sur le flanc de la désirée.

35. Je me souviens des sources de la Loire : ce peu profond ruisseau au fond d’un appentis obscur !

36. Je voudrais bien appartenir à la Loire.

37. Je n’ai jamais vu de femme se caresser en public.

38. Dans ces cas-là je resterais impassible. – Je ferais semblant de rester impassible.

39. Au lycée j’ai toujours été trop sage.

40. CM montrait chaque année à Jean les canards nouveau-nés de l’île Saint-Louis.

41. Il m’arrive parfois, rarement, de savoir ce que je veux : en général, c’est l’impossible.

42. Les blogs, les manuscrits qu’on vous confie, les petits (ou grands) romans publiés par des visages connus, il faut aimer leurs auteurs pour les lire.

43. Je suis tellement inattentif, le nez en l’air, dans la lune, qu’à chaque fois que j’ai croisé par hasard une connaissance il a fallu qu’il y ait à mes côtés quelqu’un qui me le fasse remarquer, à moins que ce ne soit la connaissance en question qui me reconnaisse et m’interpelle. Ainsi, par trois fois, avec trois personnes différentes, en gravissant l’Acropole, j’ai rencontré des Parisiens que je connaissais grâce à la personne qui m’accompagnait. J’y suis allé au moins deux fois seul, je n’y ai jamais croisé qui que ce soit. Si je veux faire une escapade secrète, incognito, je ne sais pas si ce sera à Athènes, mais je sais que je ne m’approcherai pas du Parthénon – à propos, Pierre m’a dit qu’ils étaient en train de le reconstruire à neuf ?

44. La seule fée perdue que j’eusse espéré croiser et que je ne croiserai plus jamais dans cette vie est morte au même endroit, en même temps, et dans les mêmes circonstances que le type de la page 99 de l’Amour l’Automne. Celle que j’ai croisée était inespérée.

45. « Rien n’est grave sauf la mort », citation dont je suis peu sûr.

46. Je ne sais pas. Je n’aime pas le mot bobard. Se dire que votre père vous soutient, qu’il est là derrière votre épaule, est-ce une illusion ? Bon. Je n’aime pas les mensonges, même et surtout les pieux, ni les consolations.

47. J’ai bien aimé la Marie-Antoinette de Sofia Coppola.

48. Je voulais remplacer cette phrase que je viens d’effacer par une autre qui vient de m’échapper à l’instant (23:39, le 19).

49. À onze ans, avec un camarade qui s’appelait Pette nous avons passé l’année scolaire sur une carte de l’Afrique à préparer un grand périple en voiture ; c’était un tour complet, au plus proche des océans, ne tenant pas compte des situations politiques ni même géographiques. En terminale, un camarade qui s’appelait Moître ne cessait de répéter qu’après avoir passé ses diplômes il partirait pour un tour du monde : il est mort en prépa.

50. Je n’ai jamais fugué. Ma fille, si.

51. Ma mère va m’appeler dans cinq minutes pour la soupe. (Ma mère m’a appelé, comme d’hab rien n’est prêt : je chauffe vite fait des saucisses en plastique de supermarché et des haricots blancs. Ma mère fait la gueule parce qu’elle n’aime pas ça.) [Ici il faudrait une note pour expliquer pourquoi P n’est pas un goujat macho qui profite de sa vieille mère.]

52. Je ne vais pas tarder à terminer mes cartes de vœux. Aujourd’hui (19 février) j’en ai écrit une, je la posterai demain – peut-être.

53. La Random Thoughts de V est prémonitoire, non, ce n’est pas le mot juste : elle est anticipatrice : j’ai passé ma journée dans la paperasserie administrative en retard.

54. Je ne sais rien de mon aînée, rien, depuis des années…

55. J’espère qu’E pensera à moi à Venise, par exemple quand elle regardera les Tintoret de San Rocco ou les Carpaccio de Saint-Georges dei Schiavoni, ou la Vierge de Bellini de San Giovanni e Paolo. Peut-être que je n’y retournerai jamais. Voir par les yeux d’une ambassadrice que l’on chérit c’est bien aussi.

56. Je n’aime pas les gants. Sans gants déjà que j’ai du mal à gérer mes dix doigts dans mes deux mains sans casser un verre ou le cou du cochon d’Inde, alors ? Comment glisser son ticket de métro dans la fente prévue à cet effet par la Ratp ?

57. Encombré des objets des autres, je supporte de moins en moins les choses quelles qu’elles soient, sauf les livres. Ça tombe bien, « m’alléger, me dépouiller, réduire mon bagage à l’essentiel » coïncide tout à fait avec l’état de mes finances. (Je me souviens qu’à Saint-Georges un bonimenteur vendait à chaque marché deux ou trois services complets de limoges à des ménagères en vacances qui n’auraient jamais imaginé le matin qu’elles seraient à midi les ravies propriétaires de 5000 francs d’assiettes, de soucoupes, de coupes, de bols, de tasses, de plats, et encore des assiettes, des pots, une aiguière, une salière… (à développer))

58. On n’aime pas l’odeur de la cigarette des autres.

59. J’ai commencé à fumer à plus de cinquante ans. Officiellement j’ai arrêté. Officiellement, pour certaines personnes, je n’ai pas commencé. Non, plus sérieusement : j’arrête demain. Non, c’est vendredi demain ; samedi, encore une petite rue Racine. Après je me mets à boire. Mais non, enfin ! après c’est le printemps, tu va avoir un vélo neuf, lequel va de pair avec une vie saine. X t’attend en Saintonge, J compte sur toi pour le tour du Queyras, pense aux dénivelés (allez ! une petite Pelforth à chaque descente dans les vallées – il n’y a pas de Guinness dans le Queyras).

60. Je ne m’en fous pas.

61. Je ne sais plus l’âge que j’ai.

62. Pour mes anniversaires je ne veux rien.

63. Je ne suis pas triste, ce n’est pas du désabusement, non, je ne veux plus rien : mais j’aime offrir. En général à la date anniversaire je n’ai aucune idée, mais j’en ai en dehors, pour diverses personnes, même dont je ne suis pas proche ; alors je n’offre rien, par pudeur, ou par timidité.

64. L’été dernier je me suis laissé pousser les cheveux, j’avais l’air d’un fou (j’ai la photo). (J’ai pris une autre photo dans le miroir. Avant de rendre le pistolet à la police je me suis photographié avec l’arme braquée sur la tempe, le doigt sur la gâchette – la suite prouve que je n’ai pas appuyé dessus : le lendemain la charmante policière m’a engueulé parce que j’étais entré au commissariat avec l’arme chargée – qu’en savais-je moi, hein, qu’elle était chargée ?)

67. Je suis allé regarder dans mon journal : le 20 février 2002 : rien. Le 25 l’eau de la Seine a envahi les berges.

69. J’ai aperçu deux, trois cheveux blancs lorsque j’étais debout près de vous assise, cela m’a ému.

70. Je ne dirai rien. Vous ne m’avez pas répondu : est-ce que M a retrouvé R ?

71. Essayez donc les deux couleurs, et d’autres, oui essayez toutes les longueurs, toutes les formes, tous les styles, toutes les couleurs.

75-79. Oui, oui, oui.

80. Jeu égotiste plutôt. Mais est-ce un jeu ?

81. J’étais jeune et si ignorant que Françoise m’a dit : « Mais enfin, mon pauvre Patrick, les bas ça n’existe plus, on met des collants maintenant. »

82. M. JYP/PB a l’air plus au courant.

87. Je n’ai jamais reçu de cartes de Russie.

88. Râler (après ma mère), toute la sainte journée ; remords, tout le reste du temps. (Je me souviens que madame de V a écrit plusieurs fois un remord – sans s.)

89. Il n’y a que depuis facebook que je ne lis quasi plus les innocents, ainsi je suis zen.

90. Je n’ai pas encore trouver la bonne table, la bonne position, l’idéale pour lire, je ne désespère pas d’y arriver.

91. Ce qu’E appelle construction syntaxique foireuse est une construction syntaxique singulière, la seule juste, celle qui révèle le mouvement exact de la pensée.

92-93. Mais la vulgarité des uns est les mauvais goût des autres. Affinité : quand l’on a le même point de vue sur les vulgarités et les mauvais goûts.

94. Je n’ai pas de garde-robe. Mes habits sont dans les caisses. Je ne peux pas trop appeler des habits ce que j’ai hérité de droite ou de gauche. Je ne suis attaché qu’aux vieux pulls râpés qui ont vieilli comme des « vins vieux ».

98. Très beau.

100. Ah ! mes aînées auront-elles des remords ? Mais je ne veux pas qu’elles en soient malheureuses.

101. Pour moi madame Elion, née en 1911. Son nom a été effacé de l’annuaire il y a des années. (Cf 154).

102. […].

107. Je l’ai déjà dit : ce n’est pas vraiment un jeu, une méthode peut-être ?

108-110. Au service militaire je n’ai rien fait, rien, si bien réduit à l’état de plante, à l’état de minéral qu’ils m’ont renvoyé dans mes pénates. Le seul désir que j’ai exprimé là-bas ça a été de faire du parachutisme, ils m’ont regardé bouche bée, ne m’ont même pas répondu (genre : tiens y parle ce con). Plus tard R m’a proposé d’aller faire un saut à l’aérodrome (de Royan), ça coûtait je crois 500 francs. Nous avons préféré bavasser sur la plage. Je n’ai même jamais fait de saut à l’élastique (Jacques disait : je ne ferai pas de saut à l’élastique : je mourrai de crise cardiaque avant d’arriver en bas).

110. La première fois que j’ai fait de la moto c’était à Corfou : le garagiste n’avait pas de voiture, rien qu’une moto des années cinquante (sera développé).

111. Je n’aime pas les moteurs. J’aime la mécanique des vélos. Quant à aller vite, à bicyclette, sauf dans les descentes, on est responsable, on a la vitesse que l’on mérite.

117. Il était exclu qu’on coupe le sapin. Le voisin s’est plaint pendant des années, lui qui était photographe à Maison et jardins (ou Art et décoration), il avait peur de le prendre sur la tête ; mes parents n’ont jamais cédé, toujours le sapin est resté en majesté. Dès que la maison fut vendue, il a harcelé si bien les nouveau propriétaires que le sapin a été débité quelques mois plus tard (ils ont mis une piscine en plastique à la place).

118. Il faut que j’aille créer la Page James Oliver Curwood sur facebook.

119. Mon ami D est un citadin à l’esprit géométrique. Un jour il a épousé une dame qui avait une maison à la campagne. Il s’est attelé à la régularité des allées. Cela ne dépassait plus d’un millimètre, c’était en ordre. Mais trois jours plus tard, que voit-il ? scandale ! la révolte de la nature ! de minuscules brindilles, que dis-je ? d’infimes brins d’herbe dépassent. Il est retourné lire dans sa chaise longue. Je sais qu’il fait cela très bien.

120. Ici, depuis 2005, que je suis censé avoir pris les choses en mains, lentement le jardin se dégrade. Non. Non ! Il retourne à l’état de nature, exubérance. On le sent vivre. Et ce soir c’est la grande vie.

121. Déco. Je n’ai pas retrouvé le passage de RC.

122. […].

124. Cela me conviendrait tout à fait à condition que je sois accueilli seul de mon espèce sur l’autre planète. Certains diront que c’est beaucoup demander.

146. Ceux qui liront ceci. S’il y en a. Ce sera très bien. Tout, le moindre mot écrit du monde est précieux. Tout est enregistré.

147. Vanité : ah mais, je crois bien que si je voulais je pourrais arriver à faire cela avec Sigmund Freud.

149. Je me souviens de la voie lactée une nuit de juillet 1994 entre le Mézenc et le Meygal.

154. Il ne faut pas attendre.

160. À Cholet j’ai rêvé autour du lac de Ribou. Trente ans plus tard j’ai vainement cherché une tombe dans le vaste cimetière.

161. Sur Google image on en voit quelques-uns, mais sans doute une spécialiste nous dira que ce n’est pas cela du tout les vrais bébés pintades.

169. Une des histoires les plus lourdes de mon enfance, qui me meurtrit encore concerne mon frère et le père Noël. Avec mes enfants on n’a jamais parlé de père Noël (à développer).

185. On ne peut que se demander si l’on n’est pas un des trois. Le premier, non. Mais les deux autres, oui, oui et re-oui. Et facebook est plus facile que l’euthanasie : un clic suffit. J’ai déjà expérimenté avec mon aînée. Un clic, hop ! le père à la trappe, rejeté au néant. C’est un peu dur.

188-193. Rien à dire, que c’est touchant, émouvant. Si : que la littérature : c’est ça.

197. Tout lu et relu, avec ravissement.

198. A qui reviendra ma bibliothèque? Que va-t-elle devenir ? (Il s’imagine encore que ces enfants feront leur miel de ses bouquins poussiéreux et démodés.)

68. […].

70. Ce que j’aimerais c’est assister à mon enterrement, non pas du haut du clocher de l’église mais comme une petite souris qui s’insinue entre les allées. J’ai passé des minutes la semaine dernière à m’interroger sur ce que j’allais exiger (cérémonie, fleurs, musique, lectures), et à dresser la liste de ceux qui devraient être obligatoirement présents. Mais j’ai aussi compris que les dernières volontés n’étaient pas sacrés pour les « héritiers », qu’il ne fallait pas leur faire confiance.

73. Un jour j’ai parlé au téléphone avec Edwige Feuillère. Une cliente de la librairie achetait les livres d’art les plus chers et nous demandait de les envoyer à Edwige Feuillère. Celle-ci, un peu lasse de l’ardeur de sa «fan», a appelé pour nous dire d’arrêter les envois, elle a ajouté qu’elle avait les moyens de s’acheter des livres d’art toute seule quand bon lui semblait. Mais, réflexion faire, non, je n’ai pas parlé à Edwige Feuillère, c’est mon épouse qui l’a eu au téléphone.

74. Mon ami S n’aime rien tant que les beaux culs rebondis et les visages lisses de celles qui ont trente ans au moins de moins que lui ; ainsi, quand nous mirons (zyeutons) d’une terrasse les femmes qui passent sur les Champs-Élysées, nous disputons nous ; il est impossible qu’il comprenne (ressente) la beauté des femmes de son âge, la beauté intérieure, la souveraineté des vivantes cinquantenaires. Comme il dit, « c’est bien, entre nous, y a pas de concurrence » (le monde libéral l’a contaminé).

83. A part E, il n’y a plus grand monde qui va au confessionnal.

84-85. Entre toutes les perversités, tous les sacrilèges qui nous écœurent, celui-ci paraît anodin. Qu’elles ne vendent que leur cheveux ! Les cliniques vendent bien les placentas ! (Tout ça un peu triste.)

87. Oui bon sang, mais personne jamais ne m’a écrit de Russie. Pourquoi m’avoir fait ça à moi alors qu’il y en a tant (de « gens ») qui ont reçu des courriers, qui même y sont allés, qui n’en avaient que faire.

96. Mardi dix, 22 heures cinq.

98. Je ne pense pas que les Random Thoughts ressemblent à des Je me souviens. Je me souviens se voulait être un florilège de pensées communes datées, les Random Thoughts plongent dans la singularité de sa vie personnelle.

98-99. Bergson, Proust, Stendhal.

100. Je ne veux pas revenir sur ce sujet, mais je suis avec lui.

102. […].

104. Je me souviens que Sagan avait eu un accident parce qu’elle conduisait pieds nus.

105. Je me souviens que le mari de X a eu un accident. Il s’est éjecté de son Mirage. On l’a recasé dans les avions-cargos.

109. L’essentiel est de n’avoir pas oublier son ticket pour le renvoyer à qui de droit.

110, 112. J’ai écrit l’histoire autour de l’aérodrome de Royan il y a longtemps.

122, 126. Là est le passage difficile : comment rebondir ?

163. Quand on a vieilli on a toujours un souvenir de quelque part. Périgueux : Saint-Front, Michelle. Michelle nous entraîne à Genève, ou à Nohant. Strasbourg : dormir sur un banc dans la petite France (est-ce le nom ? Strasbourg doit être la grande ville de France que je connais le moins). Mais de ce banc on peut passer à l’armée, via un autre banc, ou à W, mais de là on tire trop de fils, on tire presque tous les fils. Ainsi des pensées erratiques on bâtit une autobiographie plus que complète (rabâcheuse).

160, 161, 166. il y a des Je me souviens.

162. C’est peu agréable à avouer, mais il faut reconnaître que moi qui dis toujours que ceux de la banlieue sont sans patrie, sans racines, si j’ai une origine c’est N. Quand on est de N 1) on est de nulle part 2) on n’en sortira jamais.

175. Ravi de vous entendre : interdire le pantalon aux femmes. Mais tout passe, mais peut-être que la mode va passer. A moins que la marche vers la fonctionnalité implique le pantalon (et la djellabah à l’intérieur – en ce moment c’est plutôt le jogging informe).

176. (Ici écrire un millier de pages pour ne pas débrouiller la question.)

178. Tous les prêtres de mon enfance étaient en soutane.

179. Après le catéchisme, j’allais dans la bibliothèque paroissiale, et c’est là que j’ai découvert et lu les explorateurs des pôles (Amundsen, Scott, Charcot). A la bibliothèque municipale je réclamais des « Signes de piste ». N était une municipalité communiste, et toutes les bibliothécaires étaient inscrites au parti, et l’une m’a dit en catimini, gentiment, comme en s’excusant : « Nous n’en avons pas beaucoup. » Plus tard, à seize ans, j’y ai lu tout le théâtre de Brecht. J’y croisais une petite brunette qui n’était pas dans ma classe mais dans celle d’à côté (pas scientifique mais littéraire), qui me courtisait sans que je m’en aperçoive (on ne comprend ces choses que bien plus tard, trop tard). Quand je l’ai croisée bien des années après je ne l’ai pas reconnue ; elle venait de divorcer après une expérience ratée en Hollande et elle me courtisait toujours. Je l’ai revue une autre fois, elle vendait les billets au musée Picasso que je visitais avec mon aînée. Encore une fois je ne l’ai pas reconnue, c’était pourtant une très jolie femme. (Je ne me demande pas si elle est sur facebook parce que son prénom et son nom me sont complètement sortis de l’esprit.

180. Le chat s’appelle Gustave Jung.

181. Au seul bal costumé auquel j’ai participé, j’avais mis une djellabah et m’étais maquillé outrancièrement, si bien que j’avais l’air d’une folle homo. Cela se passait dans l’appartement où M a fini ses jours.

183. Après avoir lu une biographie de Balzac, j’ai inventé une histoire : je me suis dit que, Guy des Cars était le Balzac de notre temps que l’on ne découvrirait qu’après sa mort. (Un jour j’ai essayé de le lire : je n’ai pas tourné la première page. En ce moment ils rééditent ses œuvres complètes, que l’on peut trouver dans tous les relais H.)

184. Libraire, ça maintient les muscles des jambes en bonne forme. Et les muscles des bras si vous portez les caisses. Dans les grandes librairies les vendeurs et vendeuses sont assez disproportionnés, puisque, tels les ouvriers à la chaîne de Charlie Chaplin, il n’exercent qu’une tâche, tout en jambes ou tout en bras, tout à porter des caisses ou tout à courir dans les rayons. Dans les petites librairies, multitâches, ils ont de parfaites proportions : ils se musclent les bras et fortifient leurs jambes. L’on voit que ce métier est admirable car, outre l’activité physique intense, il est fait constamment appel à leur mécanique intellectuelle : ils leur faut une mémoire sans faille pour retenir les titres de tous les ouvrages magnifiques qui passent pas leurs mains, et le soir ils dévorent la quantité infinie de chefs-d’œuvre qui paraissent chaque semaine afin d’en tirer la quintessence. Le libraire est un homme complet.

196. Le prochain nombre rond est mille.



samedi 15 juin 2013

Aujourd’hui

Je suis un sale type. Ce n’est pas la peine de me le répéter à tout bout de champ. Je le sais. 


jeudi 13 juin 2013

Partage fraternel


Je suis furieux. Mon frère au téléphone :
«Ça arrive à tout le monde.
— Non, ça arrive à personne.
— Je regarde c’qu’il y a.
— Oui.
— Ton porte-monnaie.
— Tu peux garder la monnaie, mais tu me rendras le porte-monnaie, c’est un souvenir j’y tiens.
— T’énerve pas.
— J’ai jamais vu ça. Tu comprends pourquoi ça ne me plaît pas qu’tu viennes à la maison.
— Tu finiras comme un vieux con, tout seul.
— Non, je finirai pas comme un vieux con tout seul parce que je connais des tas de gens qui viennent chez moi et qui ne repartent pas avec mon imperméable.»

lundi 10 juin 2013

Le questionnaire de Proust


J’imagine que ça a dû pas mal circuler à la bonne époque des blogs. J’y ai répondu deux ou trois fois dans ma vie, à des décennies d’intervalle. Je devrais pouvoir retrouver les papiers au fond d’une vieille malle. J’y répondrai sans doute encore une fois, ici — un soir d’ivresse — par exemple. 


1. — Le principal trait de mon caractère.
2. — La qualité que je préfère chez un homme.
3. — La qualité que je préfère chez une femme.
4. — Ce que j’apprécie le plus chez mes amis.
5. — Mon principal défaut.
6. — Mon occupation préférée.
7. — Mon rêve de bonheur.
8. — Quel serait mon plus grand malheur ?
9. — Ce que je voudrais être.
10. — Le pays où je désirerais vivre.
11. — La couleur que je préfère.
12. — La fleur que j’aime.
13. — L’oiseau que je préfère.
14. — Mes auteurs favoris en prose.
15. — Mes poètes préférés.
16. — Mes héros dans la fiction.
17. — Mes héroïnes favorites dans la fiction.
18. — Mes compositeurs préférés.
19. — Mes peintres favoris.
20. — Mes héros dans la vie réelle.
21. — Mes héroïnes dans l’histoire.
22. — Mes noms favoris.
23. — Ce que je déteste par-dessus tout.
24. — Personnages historiques que je méprise le plus.
25. — Le fait militaire que j’admire le plus.
26. — La réforme que j’estime le plus.
27. — Le don de la nature que je voudrais avoir.
28. — Comment j’aimerais mourir.
29. — État présent de mon esprit.
30. — Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence.
31. — Ma devise.


dimanche 9 juin 2013

Piccioletta barca


«O voi che siete in piccioletta barca,
desiderosi d’ascoltar, seguiti
dietro al mio legno che cantando varca,
tornate a riveder li vostri liti:
non vi mettete in pelago, ché forse,
perdendo me, rimarreste smarriti.
L’acqua ch’io prendo già mai non si corse;
Minerva spira, e conducemi Appollo,
e nove Muse mi dimostran l’Orse.»





jeudi 6 juin 2013

La formation des enseignants



Une rapide recherche Google permettra de retrouver rapidement les auteurs des thèses ici présentées. 
(J'ai eu la flemme de corriger l’orthotypo…)


«Les auteurs qui se sont intéressés à la pratique des éducateurs sociaux s’accordent à penser que l’agir de ces derniers procède avant tout d’un engagement quotidien, d’un souci de l’autre porté par des gestes actualisés en situation, pratique dont la mise en intelligibilité fait appel à une logique plurielle, or, depuis l’introduction de la gestion managériale et de la sémantique des compétences dans le champ de l’éducation sociétale, l’activité des éducateurs se trouve placée sous un éclairage réducteur qui s’intéresse aux seuls faits et gestes mesurables, aussi, afin de rompre avec une pensée positiviste binaire, nous avons opéré grâce à un changement de paradigme en optant pour une approche esthétique (et éthique) qui conçoit l’agir humain non pas morcelé, mais envisagé comme une globalité, d'autant que, corollairement, une telle approche coïncide particulièrement bien avec l’activité des éducateurs qui se singularise par un entremêlement des dimensions corporelle, affective et réflexive, en conséquence de quoi, nonobstant la singularité de l'approche sociologique, cette hypothèse, nous l’avons mise à l’épreuve grâce à une enquête de terrain menée au travers d’une observation participante dans deux structures éducatives des régions genevoise et grenobloise; ainsi, nos analyses reposent sur les contributions de chercheurs, majoritairement situés dans le courant esthétique et pragmatiste, qui se sont intéressés aux théories de l’action, et nos observations ont dans une large mesure permis de crédibiliser notre hypothèse, nous permettant, d’une part, d’identifier quelques axes majeurs qui contribuent à la construction d’une épistémologie de l’agir des éducateurs et, d’autre part, d’ouvrir quelques perspectives pour la formation des praticiens.»

«Construit en multiréférentialité, sur les postulats de la psychologie socioculturelle de Vygotski, de l’analyse clinique de l’activité (Y. Clot), de l’ergonomie de l’activité, cette étude a pour finalité de construire une intelligibilité des pratiques, habitus et singularité entremêlés, dans une approche compréhensive et développementale des actions de préparation, comme « une présence au futur » .Quel(s) liens font les enseignants entre le sens, la forme et les modalités de leur action anticipatrice de préparation et le cours d’action de leur conduite effective de la classe, leur pilotage des tâches, dans la complexité d’une situation d’enseignement-apprentissage, à l’école élémentaire au cours d’une expérimentation de terrain en autoconfrontation croisée ?Cette PROBLEMATIQUE s’organise dans une démarche descriptive et compréhensive autour de trois HYPOTHESES : L’hypothèse 1, sur la nature de la pratique - chaque professionnel interprète différemment la préparation. L’hypothèse 2, entre ce sur quoi porte l’anticipation de la séance (facilitant ou non la gestion de l’imprévu) et son pilotage effectif. L’hypothèse 3, sur les prolongements possibles en formation.La METHODE, une « quasi-expérimentation », permet l’accès à la réalité quotidienne des pratiques, dans un espace de co-construction praticiens / chercheur, en appui de l’autoconfrontation qui permet de «faire vivre la conscience pour l’étudier» (Vygotski), lorsque celle-ci est mise à disposition d’un collectif professionnel, constituant le corpus, arrêté, in fine, sur cinq acteurs singuliers, pour une recherche de typicalité de cas d’enseignants.Les INDICATEURS d’analyse, organisés autour des traces et des conceptions de la préparation, permettent d’éclairer le paradigme d’anticipation et la préparation :- Il existe plusieurs configurations déterminées par le rapport au support-outil et la gestion des interactions langagières.- Le déroulement effectif de la classe est le résultat d’un système d’interactions entre le pilotage à partir de la préparation et les interprétations, incertitudes majeures, que les élèves font des tâches. - En anticipant avec le cadre linéaire de la préparation « canonique » l’enseignant pilote du linéaire, a contrario de l’apprentissage et n’intègre pas de possibilité d’improvisation . Ce n’est pas un outil suffisant du métier, il permet d’établir des relations de détermination, mais peu de relations de signification : l’interprétation reste donc en tension. Pour résoudre cette tension, on peut envisager une voie complémentaire, au croisement d’une clinique de la relation éducative et d’une clinique de l’activité : une post-paration individuelle et collective. Cette POST-PARATION – qui permet de problématiser, d’introduire quelque chose qui n’est pas dans le constat de situation et de se positionner dans cette présence au futur pour permettre l’ajustement de l’action - corrélée avec le style professionnel, en lien avec le genre est constitutive d’un capital de mise en mots et d’un répertoire de mise en actes, qui sont des ressources pour préfigurer l’action.»

lundi 3 juin 2013

Deux adieux par jour

Chaque jour est un adieu. Depuis quelques jours Maman me salue lorsque, prêt à partir, sur le pas de sa porte, je lui fais un signe de la main. Elle lève très doucement, à peine, son bras tendu, les doigts largement écartés. Elle tente de diriger la paume de la main vers moi. Elle est enfoncée au creux de son lit, et je ne peux m’empêcher de penser au bras que l’on voit une dernière fois sortir de l’océan, le bras du marin qui s’est débattu de longues heures et qui émerge une dernière fois avant de sombrer définitivement dans les abîmes.