mardi 21 juillet 2015

Trois histoires louches


1. J’aime tellement ce court métrage que je crains d’en avoir déjà parlé ici.

2. «En jouant avec Arsène et d’autres enfants à ce jeu qui consiste à cacher chacun à son tour un objet que les autres cherchent et qui fait crier: “Tu brûles ou tu gèles”, selon que les chercheurs s’en éloignent ou s’en approchent, la petite Geneviève eut l’idée de fourrer le soufflet de la salle dans le lit d’Arsène. Le soufflet fut introuvable, le jeu cessa, Geneviève, emmenée par sa mère, oublia de remettre le soufflet à son clou. Arsène et sa tante cherchèrent le soufflet pendant une semaine, puis on ne le chercha plus, on pouvait s’en passer, le vieux curé soufflait son feu avec une sarbacane faite au temps où les sarbacanes furent à la mode, et qui sans doute provenait de quelque courtisan d’Henri III. Enfin, un soir, un mois avant sa mort, la gouvernante, après un dîner auquel avaient assisté l’abbé Mouchon, la famille Niseron et le curé de Soulanges, fit des lamentations de Jérémie sur le soufflet, sans pouvoir en expliquer la disparition.
— Eh ! mais il est depuis quinze jours dans le lit d’Arsène, dit la petite Niseron en éclatant de rire, si cette grande paresseuse faisait son lit, elle l’aurait trouvé... 
En 1791, tout le monde put éclater de rire; mais à ce rire succéda le plus profond silence.» 
Balzac, Les Paysans, I, 13

3. Ce que fit ma tante Huguette. Je n’ai jamais su  exactement cet épisode de l’histoire familiale qui se déroule avant ma naissance. Ma tante est toujours vivante mais sans doute ne la reverrai-je jamais ? En gros, avec des imprécisions, y compris dans l’identité des protagonistes, voici ce qui arriva. L’arrière-grand-mère, veuve, avait retrouvé un futur mari. Est-ce le curieux petit vieux photographié dans le jardinet du 3 rue Sainte-Ève ? L’affaire allait si bon train que ma tante, toute jeune fille, s’avisa de glisser un bâton en travers du lit de sa grand-mère pour vérifier si celle-ci dormait bien dans son lit et pas dans un autre lit. On devine la suite et fin de l’histoire. Si l’on s’offusqua un peu dans la famille c’était un tout petit peu (on avait l’habitude des coucheries illicites) parce que l’on ne faisait pas ça avant le mariage, mais c’était surtout parce que : «faire ça à leur âge!»  

 

vendredi 17 juillet 2015

Presque Allais


J’arrête la voiture au bord de la plage. De la voiture stationnée derrière moi, immatriculée dans le Pas-de-Calais, sortent deux bidochons plus vrais que ceux qui sont dans la bande dessinée. L’homme me demande si je connais dans le coin un endroit où pêcher des coquillages.
La femme montre ma plaque minéralogique :
«Mais non, il ne peut pas, il est du 28.»
Alors l’homme, pointant du doigt mon tee-shirt :
«Si, il doit savoir !»
Je porte le tee-shirt du musée de Philadelphie qui représente un homme qui fait de l’aviron (Eakins).