jeudi 31 décembre 2015

Au long cours


En 2015, j’ai lu des livres, j’ai vu des films.


2 janvier. Balzac: Pierrette.

2 janvier. Lubistch: Cluny Brown. (Encore une histoire de servante, mais ce n’est pas la même.)

3 janvier. Balzac: Le Curé de Tours.

3 janvier. Lubitsch: Trouble in Paradise.

4 janvier. Lubitsch: Ninotchka.

5 janvier. Lubitsch: L’Éventail de Lady Windermere.

6 janvier. Lubitsch: Heaven Can Wait. (Je pleure à chaudes larmes.)

[7 janvier: je ne pouvais pas savoir la veille que j'allais avoir de plus “sérieuses” raisons de pleurer le lendemain.]

9 janvier. Balzac: La Rabouilleuse.

10 janvier. Balzac: L’Auberge rouge.

11 janvier. Balzac: L’Illustre Gaudissart.

11 janvier. Lubitsch: To Be or Not To Be.

12 janvier. Lubitsch: An Hour With You. (Le plus mauvais Lubitsch?)

13 janvier. Wajda: Danton. (Très bien. Excellent. Robespierre, je veux dire l’acteur polonais qui joue le rôle, prend le pas sur Depardieu.)

14 janvier. Lubistch: That Uncertain Feeling. (Traduction française; Illusions perdues!) 

15 janvier. Balzac: La Muse du département. (Très fort.)

15 janvier. Lubitsch: The Marriage Circle. (L’original, muet, de An hour With You, et bien meilleur. Baise-mains et adultères. Si dans la vraie vie (IRL) on pouvait ne pas parler plus qu’on ne parle dans les films muets de Lubitsch peut-être que les relations humaines seraient moins tendues.)

16 janvier. Lubitsch: Eternal Love. (Muet.)

17 janvier. Balzac: La Vieille Fille.

17 janvier. Lubitsch: Cluny Brown. (Deuxième! Magnifique! Le meilleur! Un peu fleur bleue!) 

19 janvier. Lubitsch: Ninotchka (Deuxième. Fin de Lubistch faute de dvds.) 

19 janvier. Balzac: Le Cabinet des Antiques

20 janvier. Max Ophüls: Lettre d’une inconnue. (Ajout du 15 février: mort de Louis Jourdan, qui était formidable dans ce film. De même que Charles Boyer dans Cluny Brown.)

21 janvier. Max Ophüls: Madame de…  

22 janvier. Max Ophüls: Caught.

23 janvier. Francesco Rosi: La Tregua.

24 janvier. Davide Ferrario: Le Voyage de Primo Levi.

25 janvier. Blake Edwards: La Panthère rose.

30 janvier. SFU, saison 5. (Deuxième fois. Je pleure toutes les larmes de mon corps mais c’est bien.) 

31 janvier. Lubitsch: Broken Lullaby (L’Homme que j’ai tué). 

1er février. Max Ophuls: Lola Montès.

2 février. Max Ophuls: La Ronde. (Il faudrait que je reprenne mon idée d’écrire «la ronde» du XIXe siècle: Musset, Sand, Sandeau, Dorval, Vigny, Colet, Flaubert, etc. Et une ronde à partir de facebook? chut…)

3 février. Frank Capra: Lost Horizon. (Étonnant, parfois mal à l'aise, sur le fil, mais Capra s’en sort bien.)

4 février. Gertrude Bell: Letters. (Tome I et II, mais où est le tome III?)

4 février. Frank Capra: The Matinee Idol. (Muet. Avec deux passages qui amuseraient nos amis pédés. Note: Capra et Primo Levi avaient un point commun: ils étaient ingénieurs-chimistes)

5 février. Frank Capra: Meet John Doe. (Chef-d’œuvre. Note: Capra est né à Bisacquino.)

5 février. Yves-Marie Congar: Entretiens d’automne. (Si je dis que Congar est à la théologie ce que Lucien Febvre est à l’histoire, je dis une bêtise?)

6 février. Frank Capra: It’s a Wonderful Life. (J'ai toujours eu du mal avec ce film.)

6 février. Giono: Notes sur l’affaire Dominici suivi de Essai sur le caractère des personnages. (Il a fallu que je rompe avec mon “plan” de lecture, en raison de tel procès, lequel appelait nécessairement et toute affaire cessante cette lecture-là. Le court texte sur les personnages est un des petits bijoux du corpus gionien. Mais il y en a tant…)

8 février. Frank Capra: You Can't Take It With You. (Dans l'absolu, un de mes films préférés, «énergisant absolu».) 

9 février. Frank Capra: Mr. Smith Goes to Washington

9 février. Louis Rougier: Histoire d’une faillite philosophique: la Scolastique. (Troisième lecture. Je vais essayer d’écrire un court billet. En attendant on peut lire… et lire)

10 février. Frank Capra: Arsenic et vieilles dentelles. (Je crois que j’entends encore le rire de mon père.)

11 février. Frank Capra: It Happened One Night. (Pour se marier, tu vas chercher une licence, que tu as dans la journée. Après tu peux dormir avec ta belle dans un motel, non sans avoir montré au tenancier ladite licence — bien entendu. Tu peux aussi faire annuler le lendemain. Pratique.)

12 février. Balzac: Les Petits Bourgeois.

12 février. Frank Capra: Broadway Bill. (C’est un cheval. Un film pour Claude. Escapade avec belle-sœur — pas très moral tout ça. Mais on ne couche pas.)

13 février. Frank Capra: American Madness. (La banque et la crise de 29, le film est de 32. Film noir. La morale est sauve.)

13 février. Balzac: Les Employés. (La Bruyère!)

14 février. Capra: Pourquoi nous combattons 1 et 2. (Cette insinuante peste qui nous ronge fait que je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la situation actuelle.)

14 février. Capra: Long Pants. (Pantalonnade, c’est le cas de le dire. Pas drôle. Il faut quinze ans et moins pour aller de Harry Langdon aux grands films de Capra et à Why We Fight. Le monde allait vite.)

15 février. Capra: Platinum Blonde. (Pétillant, qu'est-ce que c’est drôle! Quel plaisir sans mélange que ce petit film! On comprend que Jean Harlow, à part bandante, mais bien, était bonne à rien. Mais ce destin, il ne faut pas dire ça… )

15 février. Hitchcock: Rear Window. (Pour une fois je suis d’accord avec moi-même, non seulement c’est probablement le meilleur film d’Hitchcock mais en plus c’est mon préféré.)

15 février. Hitchcock: Juno and the Paycock. (D'après O’Casey. Ça commence en comédie, ça finit en très noire tragédie. Bien religieux, bien catho tendance Irlande début XXe. Mesurer l’évolution d’Hitchcock: entre ce film et le précédent cité ci-dessus, il se passe 23 ans. Le monde allait vite.)

16 février. Hitchcock: Une femme disparaît. (Oui, en français, parce que ce fut un dvd acheté dans un supermarché. Voir la suite.)

16 février. Hitchcock: Secret Agent. (En français Quatre de l’espionnage, parce que voir la suite. La Suisse plus Syldavie que la Caronie de Lady Vanishes. D'après Maugham, ça finit dans les sables de Gertrude Bell. Madeleine Carroll, entre les 39 marches et Zenda.)

17 février. Hitchcock: Sabotage. (En français Agent secret, ne pas confondre avec le précédent, celui-ci d’après Conrad, ses Possédés ridicules, ne pas confondre non plus avec Saboteur, titre original du même Hitchcock, en français La Cinquième colonne, lequel titre ne doit pas être confondu avec l’œuvre d’Hemingway, etc.)

18 février. Douglas Sirk: There’s Always Tomorrow (Décidément ce n’est pas ma tasse de thé. Ce film m’a fait penser, et notamment le fils, à cette photo. Saurez-vous reconnaître le petit garçon à droite?)

19 février. Douglas Sirk: Les Amants de Salzbourg (Titre original: Interlude. On entend du Wagner. Ont-ils seulement couché ensemble? L’actrice a une voix douce, douce et rauque, et un beau sourire. Tous les clichés sont là… jusqu'à la décapotable rouge! Et Françoise Rosay. J'apprends que Françoise Rosay est la fille naturelle du comte François Louis Bandy de Nalèche, et que son grand-père est donc Louis Bandy de Nalèche.)

20 février. Morten Tyldum: Imitation Game. (Turing. C’est bien plat.)

21 février. Max Ophuls: Le Plaisir

22 février. Douglas Sirk: The Tarnished Angels. (D’après Pylone, «pas mal» (c’est une citation — récurrente).)

22 février: Hitchcock: Shadow of a Doubt. (Ce film me met toujours très mal à l’aise.)

23 février. Douglas Sirk: Battle Hymn. (En français Les Ailes de l’espérance. 1956, guerre de Corée, de la religion, un amour impossible, la guerre, avec les gentils américains et les méchants communistes, de quoi faire s’étrangler de fureur Jacques Duclos et tout le comité central. Une larme à la fin. Évidemment ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça.)

24 février. Douglas Sirk: Magnificent Obsession. (Romance, hospital, new age, certainement d'après un roman des éditions Harlequin.) 

26 février. Frank Capra: Mr. Deeds Goes to Town. (La bonté et l’amour triomphe. Énergisant.)

27 février. Douglas Sirk: Captain Lightfoot. (Exactement le genre de film qui m’emballait quand j’avais quatorze ans. Je suis moins “naïf”, hélas, aujourd’hui, mais ça me plaît toujours autant. Gavage de Rock.)

1er mars. Xavier Selva: Carnets d’images. Histoires euréliennes. La Beauce 1930-1980. (Un montage de films amateurs. Je me dis que c'est cela le vrai cinéma.)

3 mars. Balzac: La Cousine Bette

4 mars. SFU, saison V. (Troisième fois, madeleine, et je pleure de nouveau, à nouveau, encore, encore, comme une fontaine, ça ne peut plus s’arrêter.)

18 mars. Tim Burton: Big Eyes.

27 mars. René Féret: Anton Tchekhov — 1890.

29 mars. George Sand: Le Meunier d’Angibault.

30 mars. Jérôme Bonnell: À trois on y va. (Niais.) 

31 mars. Frank Capra: State of the Union. (Un ton en dessous, faut dire que je ne suis jamais emballé par le couple formé par Spencer Tracy et Katharine Hepburn. Mais bien quand même.)

2 avril. Pascal Quignard: Sur l’idée d’une communauté de solitaires. (Des passages géniaux, auxquels je ne comprends rien, brillants, magnifiques, et d'autres exaspérants au possible. Mais un bon titre pour commencer l’exil. Premier livre acheté ici.)

7 avril. Alphonse Daudet: Lettres de mon moulin.

9 avril. Claude Farrère: Une jeune fille voyagea

13 avril. Alphonse Daudet: Port-Tarascon.

16 avril. Alphonse Daudet: Sapho. (Très bien.)

17 avril. Reiser: Vive les vacances.

20 avril. Eugène Green: La Sapienza. (Très beau. Borromini.)

21 avril. Mario Martone: Leopardi. (Titre original: Il giovane favoloso. Biopic. Où l’on retrouve la loterie napolitaine.)

21 avril. Jean Guéhenno: Carnets du vieil écrivain. (Récupéré dans une poubelle. Thaddée voulait le jeter. Elle, qui aime les livres de Guéhenno, a trouvé celui-ci sans aucun intérêt. Et justement, et cela m'inquiète. Thaddée est jeune. Il faut avoir mon âge pour aimer de telles ratiocinations. Ce qui m’inquiète c'est que j’ai mon âge.)

22 avril. Peter Bogdanovich: She’s Funny That Way. (En attendant le train. Film sympa (agréable) qui devrait plaire à certaine de mes amis. Tout au long du film je me suis dit: cette actrice ressemble à Jennifer Aniston. Et c’était Jennifer Aniston. Série “Cohérence”: référence constante à Cluny Brown. Le titre français est sans imagination.) 

23 avril. Frank Capra: Pocketful of Miracles. (Vivifiant, comme tous. Peut-être un jour faudra-t-il arrêter de voir d’autres films?)

24 avril. Uberto Pasolini: Still Life (En français Une belle fin. Encore un problème de titre.)

25 avril. Alexeï Guerman: Il est difficile d’être un dieu. (Épuisant, c’est un devoir d’aller voir ce film, mais on n'est pas obligé de s'imposer de telles contraintes — moi, si, il faut bien. Un peu plus supportable que Khroustaliov, ma voiture! (je suis toujours à me demander si ce titre est en référence à la dernière réplique de la pièce de Griboïedov).)

26 avril. Wim Wenders: Every Thing Will Be Fine.

27 avril. Eric Rohmer: L’Amour l’après-midi. («Très moral», dit Jean.)

28 avril. Vittorio De Sica: Le Jardin des Finzi-Contini.

29 avril. RC: Vue d’œil

3 mai. San Antonio: La Matrone des sleepinges.

4 mai. Jean Prévost: Rachel. (Déjà presque oublié…)

5 mai. Richard Wagner: L’Or du Rhin. (Lecture, en français.)

7 mai. Jiří Mucha: Au seuil de la nuit. (lien)

13 mai. Richard Wagner: L’Or du Rhin. (IRL)

14 mai. Wagner: La Walkyrie. (En vrai, chanté et tout.)

15 mai. Wagner: Siegfried. (Idem.)

17 mai. Wagner: Le Crépuscule des dieux. (À Dessau.)

21 mai. Giulio Ricciarelli: Im Labyrinth des Schweigens. (Je mets le titre en VO.)

23 mai. Wagner. La Walkyrie. (DVD Boulez/Chéreau.)

31 mai. Bertolucci: Prima della rivoluzione. (Au cinéma, au premier rang.)

1er juin. Jafar Panahi: Taxi Téhéran

1er juin. Wagner: Le Crépuscule des dieux. (DVD Boulez/Chéreau.)

9 juin. Arnaud Desplechin: Trois souvenirs de ma jeunesse. (Je crois que c’est mal vu: il n’empêche que j’aime les films de Desplechin; pire, je pense que c’est un bon “cinéaste”.)

10 juin. Nicolas Roeg: Walkabout. (Le réalisateur de Performance, film qui date de l’année d'avant. Très étonnant. Belle progression. Faune, flore, géographie de l’Australie. Un aborigène (cf. Chatwin). Scénario Edward Bond. Ce n'est qu’un petit film des années soixante. Les années soixante n’ont pas encore dit leur dernier mot.)

11 juin. Michel Delon: Album Casanova. (Bon digest, est-ce la peine d’en lire plus?)

Juin. Jacques Péret: Petite histoire de Cordouan.

Juin. Franck Delorme: L'Église Notre-Dame de Royan. Guillaume Gillet et le gothique moderne.

Juin. Balzac: Le Cousin Pons. (Génialissime.) 

Juin. Balzac: Gaudissart II.

Juin. Balzac: Les Comédiens sans le savoir.

Juin. Benoît Desprez: Chauve(s).

20 juin. Hemingway: En avoir ou pas. (Curieux livre, curieux montage. Est-il bon est-il mauvais? Traduction de 1945, bien périmée, d’un certain Maurice Duhamel. Parfois on dirait une mauvaise parodie de Hammett. Le thème de l’impuissance, récurrent. Quel lien y a-t-il avec le film ? Vérification faite, le Maurice est Marcel, donc c'est traduit comme les séries noires le furent; l’éditeur n’aurait pas refait faire une nouvelle traduction et mis telle quelle celle-là dans la Pléiade.)

21 juin. Maurice Dekobra: Pourquoi mourir ? ( Cela commence comme du Hemingway: cocktails entre gens de bonne compagnie, riches, artistes, comtesses d’origine slave, sur un yacht ancré dans un port chic, de Key West, de Cannes.) (Je lis ce que j’ai sous la main.) 

Juin. Balzac: Un homme d’affaire.

Juin. Balzac: Un prince de la bohème. (Tous ceux-là sont des petits.) 

22 juin. Francis Carco: Verotchka l'étrangère ou Le Goût du malheur. (Plus proche de Dekobra que de Marcel Proust. Cela continue, ah! les années vingt! encore un cocktail avec des gens du monde et des beautés slaves. Citation: «et vous croyez qu’elle est une maîtresse… la plus empressée au plaisir. Bientôt, c’est le sien qui compte… et vous verrez comme elle est dure, cruelle, pour ce plaisir… Elle vous mènera où elle va.»)

23 juin. Carco: Rien qu’une femme. (Pas mal. Naturalisme, une pâture pour la psychanalyse. L’enfer du sexe, sordide et tout (cf. Tricks, et inévitablement je reviens à… Citation: «Chacun sa vie, n’est-ce pas?… chacun sa peine.»)

24 juin. Mac Orlan: La Cavalière Elsa. (Roman de 21. Tendance Delteil. Pas très réussi vers la fin. Mais c’est bien plaisant à lire, et gonflé de citations plus ou moins arbitraires qui font sourire, voire dont on se délecte. Longues citations)

4 juillet. Georges Javel: La Bataille navale des Cardinaux. (Nul. Lire Le Moing.)

5 juillet. Thomas Vinterberg: Loin de la foule déchaînée. (Pas désagréable du tout à regarder. Loin du dogme. Barbe trop bien taillée, trop début XXIe, du héros, un acteur que je ne connais pas ; et comment faire un film de deux heures d’un gros roman touffu ? L’enchaînement des plans est assez bien fait. Je me demande si les êtres humains de la fin du dix-neuvième siècle se roulaient des pelles lorsqu’ils se déclaraient leur amour sur fond de coucher de soleil?)

5 juillet. Jacques Doucet: Apollinaire à La Baule suivi de Apollinaire permissionnaire en Bretagne. Bénodet et Kervoyal. (Le titre est plus long que le texte complet du livre. Il s’agit d’un autre Jacques Doucet. Pourquoi ne lis-je que très peu d’Apollinaire, que je connais très mal, alors qu’à chaque fois que je découvre des bribes de ses vers je suis enthousiaste? Chaque vers de circonstance, chaque phrase d’une lettre banale envoyée à un ami, a la grâce.)

6 juillet. Fabienne Jacob: Corps. (L’auteur est l’amie d’une amie.) 

12 juillet. Nathalie Sarraute: Pour un oui ou pour un non. (Filmé par Doillon, pas exaltant.)

15 juillet. Jean Merrien: Le Livre des côtes de France. Océan atlantique. (1960. Les vacanciers sont des «baigneurs», les voiliers de trois mètres sont des «yachts». Les Bretonnes portent des coiffes. L'auteur voit des villes d’Ys sur toute la côte bretonne. Le moindre accident géologique est la preuve de la catastrophe de 709. Un guide que j’ai lu de la première page à la dernière, comme un roman. Il a des formules heureuses, du style.)

17 juillet. Maurice Barrès: Les Déracinés. (Pour poursuivre dans l'inactuel. Lire l’enterrement de Victor Hugo.)

19 juillet. Peter Greenaway: Eisenstein in Guanajuato. (Je déteste Greenaway mais je sais reconnaître ses qualités, et parfois il m'amuse, mais là… c'est nul.)

22 juillet. Balzac: Les Paysans. (La lutte des classes.) 

Juillet. Balzac: Le Médecin de campagne. (Édifiant.)

Août. Balzac: Le Curé de village. (Les quatre-vingts premières pages: pur roman policier. La suite est édifiante.)

19 août. Catherine Corsini: La Belle Saison. (Ç’aurait pu être bien pire. Une après-midi d'été, seul, vu par flemme.) 

1er septembre. Balzac: Le Lys dans la vallée. (Ce n’est pas ce qu’on croit.)

1er septembre. Alberto Rodríguez: La Isla mínima. (Très bon film policier.)

2 septembre. Apichatpong Weerasethakul: Cemetery of splendour. (Il ne pleut pas mais le ciel est toujours gris. Les protagonistes disent qu’il fait chaud.)

3 septembre. Carlos Vermut: La Niña de fuego. (Film espagnol: le titre original (espagnol donc) est Magical Girl. Impossible de m’intéresser à ce film. Je pense à autre chose.)

12 septembre. Jaco Van Dormael: Le Tout Nouveau Testament. (Exaspérant, pas drôle du tout.) 

17 septembre. Shakespeare: La Nuit des rois

11 octobre. De Niro: Raisons d'État (troisième fois, toujours bien).

12 octobre. Roger Donaldson: Braquage à l’anglaise.

12 octobre. Henri Quéffelec: Un recteur de l’île de Sein. (Ah oui, certes ! démodé ! (c’est ça qu’est bien).)

13 octobre. Chabrol: Poulet au vinaigre. (Jean Poiret est formidable.)

14 octobre. Rappeneau: Belle famille. (Il faut être très fatigué pour y prendre plaisir.)

15 octobre. Woody Allen: L’Homme irrationnel. (Probablement un des plus mauvais films de WA, même pas drôle.)

16 octobre. Zyrànna Zatèli: Le Vent d’Anatolie.

17 octobre. Thierry Guidet: Le Canal. À pied de Nantes à Brest.

18 octobre. Danièle Thompson: Le code a changé. (Il faut être vraiment très fatigué pour avoir la flemme de regarder cela jusqu’au bout, presque aussi fatigué que la réalisatrice.)

19 octobre. Petros Markaris: Liquidations à la grecque. (Bien banal.)

20 octobre. Jos Fouquet: Ar Men, la construction du phare.

26 octobre. Scorsese: Taxi Driver. (Film jamais vu.)

27 octobre. Aurélien Rosset: Emprise.

6 novembre. Jacques Lacarrière: Dictionnaire amoureux de la Grèce. (Un peu feignant, recyclage de vieux textes. Ça peut rendre service à ceux qui n’ont rien lu, ou pour réviser).

6 novembre. Jacques Lacarrière: L’Été grec. (Je suis toujours enthousiaste. D’autant que maintenant, c'est fini de fini: cette Grèce là n'existe plus.)

26 novembre. Leos Carax: Les Amants du Pont-Neuf.

30 novembre. Jean-Pierre Jeunet: Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain.

1er décembre. Patrick Leconte: Le Mari de la coiffeuse. (Au hasard de la dvdthèque de ma logeuse, les films français quelle a voulu partager avec moi.)

4 décembre. Julian Barnes: Metroland. (En VO. Bien.)

5 décembre. Yórgos Tzavéllas: Antigone

8 décembre. Justin Kurzel: Macbeth. (Ça a dû être filmé pas loin de Kråkmo.)

9 décembre. Spielberg: Le Pont des espions.

11 décembre. Shakespeare: Macbeth. (Traduction Schwob.) 

15 décembre. Orson Welles: Macbeth.

15 décembre. Nanni Moretti: Mia Madre

16 décembre. Michel Leclerc: La Vie très privé de monsieur Sim. (Qu’est-ce que je me suis ennuyé!)

17 décembre. Les frères Larrieu: Vingt et une nuits avec Pattie. (Je ne me suis pas ennuyé. Ils sont toujours obsédés. Je spoile: la morale est sauve.) 

17 décembre. Robert Seethaler: Le Tabac Tresniek.

19 décembre. Pasolini: Œdipe Roi.

20 décembre. Pasolini: Médée. (Je ne sais rien dire sur ces deux films.)

21 décembre. Jean Rouch, Edgar Morin: Chronique d’un été. (1960.)

24 décembre. Shakespeare: Macbeth. (Enregistrement de la BBC. Très bien.)

25 décembre. Séféris: Pages de Journal (1925-1971). (Fini ce jour-là. Livre de chevet, à classer dans la bibliothèque de chevet. C'est-à-dire l'avoir toujours à son chevet, à portée de main, le regarder chaque soir, s’assurer qu'il est bien là. S’endormir en le sentant là, tout près. Nota: dresser la liste de ses livres de chevet.)

30 décembre. Welles (et Jeff Franco): Don Quichotte. (Que c’est pénible.)

31 décembre. Françoise Frenkel: Rien où poser sa tête. (Et avec ce livre finir l’année…)




 




Gwen CXXVII


Première résolution réussie (et non plus pas malade pas mort pas suicidé, une belle année).
Cent vingt-sept série de questions, c'est-à-dire 1270 questions.
On est un peu triste puisque c’est fini. On en a pourtant bavé, on a rechigné. 


1. Oui. Par défi. Mais c’est un peu idiot. On se baigne dans un torrent de montagne pour pouvoir dire que l’on s’est baigné dans un torrent de montagne ; mais c’est assez désagréable, on ne peut y nager, on a froid, on ne peut même pas s’y laver correctement. Vive la Méditerranée à 28 degrés !

2. Non.

3. Pas trop. On vous montre un lion couché qui se lèche les babines. La séquence suivante il se lève : mais on voit bien que ce n’est pas le même lion. Et c’est un troisième lion qui cavale après la gazelle.

4. Oui.

5. Il n’y a pas si longtemps, une amie en pleurs… J’aimerais plus souvent, et pas en pleurs, l’inverse, une voix amicale qui console, mais ça n’arrive pas. J’aimerais une voix…


6. Oui. Je n’ai pas d’exemple en tête mais c’est bien mon genre. (Si : Les Demoiselles de Rochefort. Ce n’est pas exactement ça, mais à chaque fois que je passe à Rochefort j’y pense.) De même avec les livres. J’irais bien voir les lieux où ont été tournées les films « antiques » de Pasolini, mais je crois que ce n’est pas le moment (Alep…).

7. La dernière fois que je suis allé à Paris. Forcément !

8. Pas du tout. Je ne sais jamais si j’ai assez mangé ou pas. Je ne sais jamais combien de pâtes je dois mettre dans l’eau bouillante. Je ne sais pas si je dois acheter cent grammes ou un kilo de pâté (ou de pommes de terre). Au restaurant je ne sais pas si j’ai envie d’un dessert.

9 « Il n’en restera rien, des amours de vacances » (c’est une citation, une chanson).

10. Très rarement. Et puis comme on ne comprend pas ce que je dis.

(Dernière question, dernière réponse : on ne comprend pas ce que je dis. De quoi me faire battre. J’ai l’habitude. Je l’ai bien cherché.)



Gwen CXXVI

Avant-dernière série de questions. On ne sait pas pourquoi, mais après Gwen a arrêté la production.


1. Qui n’a pas de téléphone portable ?

2. Ça relève du système de superstition qui fonctionne toujours : si tu emportes ton parapluie avec toi, il ne pleuvra pas. Si tu ne l’emportes pas, tu te prendras la saucée. Avant-hier je suis allé à Rennes. Compte tenu de la douceur hivernale je n’ai pas pris mon lourd manteau : eh bien j’ai eu froid.

3. Comme tout le monde : au restaurant ce sont les garçons qui sont désormais habilités à photographier les groupes d’amis.

4. À peu près la même réponse que la question 2.

5. On ne me trahit pas, on m’abandonne. Toujours on dirait. Je lasse. On m’aime bien mais ça va un temps. Jusqu’à présent cette règle n’a jamais souffert aucune exception. Remarquez, je les comprends… moi-même…

6. Pas dans mon souvenir, même pas un petit chat ni un cochon d’Inde.

7. Oui. Plusieurs fois. Trois endroits. Comme dit Pierre Dac : « la pudeur… »

8. À cinq ou six ans, aller-retour par le train dans la journée, à Dieppe.

9. Non. J’ai l’impression de perdre mon temps. Ça me paraît même être le symbole métaphysique de la vacuité, du néant.

10. Non.



mercredi 30 décembre 2015

Gwen CXXV




1. Ou plutôt, l’impression de ne pas assez lutter. Suivre sa pente, mais on montant, disait Gide.

2. À écrire des petites histoires à la con, donc à rien. À rêvasser, donc à se fourvoyer. À croire, à faire confiance aux gens, donc, à perte.

3. Jamais. Jamais. Ni autre chose. Et quand telle de mes amies me dit qu’elle a volé beaucoup de bandes dessinées dans ma jeunesse, elle me déçoit terriblement. Et quand je fais le tour, rares sont ceux qui n’ont pas volé.

4. Il suffit de relire mes réponses. On le sait.

5. Pendant un ou deux ans j’ai fait de l’athlétisme. J’ai dû gagner une ou deux épreuves de sprint. Ce n’était pas trop difficile : nous étions quatre ou cinq au départ du cent mètres. Puis il y a eu le championnats d’Île-de-France. C’était autre chose. Aux éliminatoires, j’ai eu envie de crier aux types qui étaient devant : « Eh attendez-moi les gars ! » De toutes façons je voulais faire des marathons. L’entraîneur me disait « Tu es trop jeune. » J’ai arrêté.

6. Plutôt avant l’aube.

7. Ça serait tout un roman à écrire. Ou alors non : une chute de vélo dont je garde les cicatrices. Ou alors non: la lecture de Salammbô.

8. On est toujours le « politiquement correct » de celui qui ne pense pas comme vous. En fait non, puisque je n’ai pas d’opinions.

9. Non.

10. Peut-être dans le métro, ou alors à la Martinique. Ça ne m’a pas marqué plus que ça.



Gwen CXXIV


Le compte à rebours est commencé. On va bientôt se quitter, chère Gwen… 



1. Oui. Et les flaques de neige. C’est la raison pour laquelle je me suis cassé la cheville il y a cinq ans.

2. J’ai essayé. Je trouve cela désagréable.

3. Non. Mais enfin il y a ceux que l’on ne peut pas lire dans son lit. Et il y a ceux que l’on ne peut pas glisser dans sa poche. Et il y a ceux qui ne rentrent pas dans la bibliothèque.

4. Concours ? Pour les études ? Pour gagner une somme d’argent ou un voyage ? Le loto est-il un concours ? Courir un marathon est-ce un concours ?

5. Pas du tout. D’abord il était entendu que nous ne savions rien. Puis, à partir d’un certain âge, il a été entendu que nous savions tout. C’était une époque. Encore que, ce n’est pas mieux maintenant. Il faut reconnaître que malgré tous les beaux discours progressiste, la sexualité, le discours sur la sexualité, naturellement, par nature, pour tous les hommes, en toutes les époques, ne va pas de soi. Malgré ce qu’on en dit. On fait semblant d’être « libéré ».

6. Je regarde si peu les chaussures. Sauf les talons hauts de certaines dames.

7. Une patinette, c’est une trottinette ? Quand j’étais petit, oui, mais cela ne m’amusait pas trop, je trouvais ce truc assez nul. Et puis, autour de l’an 2000, sont apparues de nouvelles patinettes. On a vu des adultes sérieux s’y mettre. Ma fille en a voulu une. J’ai essayé. Je continue à trouver cela peu exaltant. Vive la bicyclette !

8. Oui, on me le demande. Et cinq ça fait beaucoup. J’ai envie de répondre : occupez vous de vos fesses. Ça ne vous regarde pas. Vous ne pouvez pas comprendre.

9. Presque tous ceux que je croise. Il faut vraiment qu’un chien soit très galeux pour que je n’aie pas envie de le caresser.

10. Tout le temps. la question devrait être : y a-t-il des films devant lesquels vous ne vous êtes pas endormi ? Et je répondrais : oui, il y en a.


 

lundi 28 décembre 2015

Gwen CXXIII

Les ultimes questions. Encore celles de juin et puis c’est tout.

Celles-ci, du 30 mai 2015


1. Oui. En ce temps-là les parents avaient le droit. Mais pas beaucoup. Je suggérais plutôt à mon frère, bonne pâte, de faire les bêtises dont j’avais l’idée : c’était lui qui recevait les claques.

2. Parce qu’il faut habiter quelque part. Je commence à regretter mon choix. Je ne dois pas regretter puisque ça a été la bonne façon de placer cet argent qui sans cet achat aurait filer.

3. Les choses que l’on attend n’arrivent jamais. Ce sont les inattendues qui arrivent. Aurai-je un jour la sagesse de ne plus rien attendre ? Mais l’espoir (« le sale espoir »), est toujours ancré au cœur des hommes.

4. Oui. Ou plutôt au fond de moi, non, pas du tout. Mais de façon extérieure, pour ne pas faire de peine, je les ai écoutés — à mon détriment.

5. Maintenant, aujourd’hui, je me dis souvent que c’est peut-être la dernière… Te souviens-tu de la dernière fois que tu es tombé amoureux ?

6. À l’époque où c’était à la mode, il nous est arrivé de rêver de vivre en « communauté », mais ce n’était que rêvasseries velléitaires puisque ce n’est pas arrivé. Parfois oui, je serai tenté, « ma tribu »… je saurai vivre à côté des autres, mais je sais que les autres ne sauraient pas.

7. De plus en plus, comme tous les vieux, ce qu’on aimait disparaît, le nouveau monde nous est étranger. Et pourtant Dieu sait qu’à l’aune des gens de ma génération je suis ouvert à la nouveauté, curieux, prêt à changer de pli…

8. Vingt-huit ans. Ou soixante-cinq ans.

9. Les personnages de Mia Madre, forcément : c’est leur mère qui meurt. Et évidemment tout remonte à la surface… vous prenez tout dans la poire…

10. Déjà dit je crois : ou enthousiaste comme un enfant, ou effondré, une sorte d’enthousiasme négatif, à l’envers. Je ne sais pas mesurer.


Gwen CXXII


On poursuit les questions



1. J’aimerais bien revoir la boulangerie. Et la maison de Cloyes. Non, ça me ferait trop mal. Sans doute dans quelques années dirai-je : j’aimerais bien revoir la rue du Parc. Mais je sais que je pourrai y retourner, le nouveau propriétaire, ami fb, me l’a proposé. J’aurai aimé aller fureter dans les anciennes salles de classe de la Normandie. J’y suis retourné, j’ai tourné autour, mais on n’y entre plus comme dans un moulin. Je suis allé plutôt au cimetière.

2. Je vous le demande ! Rien. 

3. Les bons livres font les mauvais films. Les mauvais livres font les bons films .

4. De plus en plus. C’est fou ce que les gens vivent vieux de nos jours. Et, mais ça, ça a toujours été, c’est fou le nombre de célébrités qui sont oubliées avant leur mort. 

5. J’ai une théorie : étant donné que le futur bébé est dans le ventre de la mère et qu’il y a entre les deux une communication (télépathie ?) qu’il n’y a pas avec le père, c’est à la mère de choisir le prénom. 
Sinon oui. J’ai toujours une foultitude d’idée de prénoms. Mais on ne va pas faire des enfants parce qu’on aime un prénom. C’est un peu comme les titres de livres. Je ne vais pas écrire tous les livres dont j’ai trouvé le titre. 

6. Quand je mange seul, non, je mange n’importe quoi, voyons, que reste-t-il dans le frigo. Quand je ne mange pas seul, j’ai toujours, souvent, de bonnes âmes (féminines) attentionnées qui me surveillent, me contrôlent, m’engueulent : Tu ne va pas manger le gras du jambon… tu ne vas pas reprendre un huitième verre de vin rouge… tu ne vas pas finir ce repas lourd par un « colonel »… 

7. Non. Je ne rêve pas d’habiter hors de l’Europe. De moins en moins. L’Europe est ma patrie. Légère tentation de vivre sur/dans une île, endroit circonscrit. N’importe où en Europe ? Pas trop loin de la mer, pas au milieu d’une plaine plate, pas dans une mégapole, je suis trop vieux, je ne peux plus. Non, je l’ai déjà dit : je rêve particulièrement d’habiter pas loin de ceux que j’aime. 

8. De toutes façons je ne suis pas superstitieux, pas dans ce domaine. Je ne m’en souviens plus. 

9. Non. Sauf les serments qu’on se fait à soi-même. Ça va revenir, tiens : les bonnes résolutions de début d’année en forme de serments.

10. Je n’en ai plus. Je ne l’aimais pas. Je ne les ai pas aimés. Je me suis toujours trompé de travail. J’ai tout raté là.